Comme beaucoup de personnes qui conduisent, j'ai constaté que lorsque je laisse passer quelqu'un qui attend sur le trottoir à un passage protégé, il y a des personnes qui me remercient quand d'autres passent sans ce petit signe de reconnaissance.
Légalement, le passage protégé contraint l'automobiliste à s'arrêter mais, d'une part, ce n'est pas toujours le cas, d'autre part, un geste de gratitude met un peu de baume au coeur du conducteur...
Le monde est dur et peut nous conduire à endurcir notre coeur. La dureté de coeur est un frein à l’expression de la gentillesse et de la reconnaissance. On peut finir par considérer toute chose à l'aune de ses droits, réels ou supposés, mais, si c'est le cas, dans le même mesure, on va perdre de sa gentillesse et de son esprit de reconnaissance.
L’Evangile nous invite
à être doux et humble de cœur, modérés en tout. La gentillesse, l'esprit de gratitude et la bénignité sont étroitement liées à ces qualités.
La gentillesse est peut-être une
des choses qui manque le plus cruellement dans le monde. Une personne gentille
donne de la vie autour d’elle, tout comme une personne reconnaissante ; elle rend le monde qui l’entoure meilleur en apportant aux gens qu'elle croise un peu sa douceur et de sa générosité.
La violence du caractère peut être aussi un autre obstacle à la gentillesse dans les rapports humains. Chacun de nous hérite de son caractère. Il y a des personnes naturellement modérées, là ou d'autres font preuve spontanément d'une nature emportée. Il n'y a pas de fatalité à cela. Chacun a des forces et des faiblesses, et le but de notre vie devrait consister à faire de nos faiblesses des forces en changeant, pour le bien de ceux qui nous entourent et de ceux qui nous sont chers.
Prenons exemple de la vie de l'apôtre Pierre.
On regarde souvent Pierre comme l’homme qui a douté et s’est enfoncé dans l’eau et l’on
oublie qu’avant cela il était sorti de la barque et avait marché sur l’eau. On le
regarde comme l’homme violent qui a tranché l’oreille de Malchus et l’on oublie
qu’il voulait défendre Jésus. On le regarde comme l’homme qui a renié le Christ
trois fois dans la cour du Sanhédrin et l’on oublie qu’il avait suivi le Christ
quand les autres - à l’exception de Jean - s’étaient dispersés.
Oui, Pierre était
violent par sa nature, mais il l’était aussi dans son amour pour Jésus. Comme
chacun de nous, Pierre avait des qualités et des défauts liés aux mêmes traits
de caractère de sa nature. Dieu l’a formé et, parce que Pierre était doux et humble de coeur, le Seigneur a développé en lui ses qualités et
fait disparaître ses défauts. Ainsi, le même homme qui avait tranché l’oreille du
serviteur du souverain sacrificateur a ensuite guéri le paralytique ; le
même homme qui avait renié le Christ a été crucifié la tête en bas parce qu’il ne
se jugeait pas digne de subir le même châtiment que son Seigneur.
« Et si les
hommes viennent à moi, je leur montrerai leur faiblesse. Je donne aux hommes de
la faiblesse afin qu’ils soient humbles ; et ma grâce suffit à tous les
hommes qui s’humilient devant moi ; car s’ils s’humilient devant moi, et
ont foi en moi, alors je rendrai fortes pour eux les choses qui sont
faibles. » (Livre de Mormon ; Ether 12 : 27)
Je témoigne que l’on
peut changer et que ce que notre nature exprime aujourd'hui encore par des défauts, elle peut
l’exprimer demain par des qualités.
Il faut avoir le désir de le faire. Il faut apprendre à être moins centré sur soi-même et à développer de la considération pour les gens, quelle que soit leur condition. Il faut faire appel à l'aide du Seigneur Jésus-Christ par l'exercice de la foi, dans la prière et dans les efforts personnels pour s'améliorer. Je témoigne que le Seigneur répond aux prières sincères qui sont accompagnées d'efforts personnels pour changer en bien.
Si je pouvais nous lancer une invitation, cher lecteur, je dirais : « Faisons preuve de modération, soyons gentils envers
les hommes, envers les hommes qui sont nos frères. »
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